30/09/2024

Étude APUR sur les logements parisiens : l'importance de maximiser les surfaces isolées

L'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR)

L'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR) dévoilait en février dernier les résultats de son étude sur la consommation réelle d'énergie d'un panel de logements parisiens. Dans la trajectoire du Plan Climat et des objectifs de réduction des consommations, elle apportait un regard d'ampleur (76000 logements) sur le parc de logement social de la capitale.

C'est en particulier sur la 2e partie de l'étude que cet article se propose de revenir, qui s'intéressait à 9162 logements ayant bénéficié d'une rénovation énergétique. Le bénéfice de la rénovation est estimé par l'étude entre -18% et -31% de consommation d'énergie, soit une moyenne de 2236 kWh par logement ou 200 à 450€ d'économie par an d'après les prix de l'année 2023. S'il on parle en équivalent CO₂, ce sont 3700 tonnes de CO₂/an qui ne seront pas été rejetées dans l'atmosphère grâce à ces rénovations.

C'est la première analyse de cette envergure, calculée d'après les consommations finales avant et après travaux. Elle se rapporte à 51 opérations menées par trois bailleurs sociaux dans le cadre du Plan Climat et livrées entre 2012 et 2020, ce qui correspond aux premières opérations du plan, des bâtiments antérieurs à 1974 et caractérisées par la présence de chauffage collectif, mais également des immeubles plus récents jusqu'à 1990 avec chauffage individuel, même si ceux-ci sont moins représentés. Sans surprise donc, les logements les plus énergivores avant travaux révèlent une baisse plus prononcée de la consommation après ceux-ci. Mais dans un contexte d'urgence climatique, il est également important de souligner que les bâtiments dotés de systèmes électriques voient aussi leur consommation baisser après travaux, et que la rénovation permet de rester bien en dessous de ceux observés pour les autres modes de chauffage : Comparativement, ce sont environ 2000 à 2700 kWh par an et par logement qui sont économisés, quelle que soit la typologie du chauffage.

Concernant le type de travaux effectués, les opérations détaillées dans l'étude incluent nécessairement une isolation thermique, et les conclusions soulignent l'importance de celleci dans les gains d'économie d'énergie. Si dans notre contexte, la caractéristique appropriée à l'échelle du matériau isolant est la résistance thermique, l'étude évoque l'indicateur Ubat (remplacé par le Bbio avec la RE2020 pour prendre en compte l'énergie de refroidissement en été). On notera à ce sujet que les conclusions pointent également la composante de confort d'été, dans le questionnement soulevé par l'utilisation qui est faite du bâtiment et la culture des occupants vis-à-vis des bonnes pratiques énergétiques, en été comme en hiver. Mais audelà de la performance du matériau, c'est l'importance de maximiser les surfaces isolées que l'étude met en avant dans ses conclusions : la capacité de mise en œuvre de l'isolant, via des solutions pertinentes et une aptitude à l'usage qui démontre sa bonne application. Une occasion pour ACERMI de rappeler ici la fonctionnalité de recherche par Usages de son moteur, qui permet en première approche de s'orienter vers un isolant dont l'usage revendiqué coïncide avec celui que le fabricant veut promouvoir au travers de son certificat.

Les illustrations de cas détaillés dans l'étude sont également intéressantes dans la complexité qu'ils révèlent de grandes opérations, pour lesquelles l'isolation s'articule dans une solution globale et apporte sa contribution. Ces opérations de grande échelle doivent nécessairement orchestrer le lot isolation avec la rénovation du chauffage et de menuiseries, et l'on constate qu'une fois l'ensemble réalisé, dont le bénéfice énergétique est encore souligné, des solutions d'isolation spécifiques ont pu (ou auraient pu) augmenter la surface isolée en prenant en compte des contraintes particulières, notamment d'ordre patrimoniales.

L'étude, tout en relevant dans son déroulement des « restes à gagner » dans les économies d'énergie, conclut donc également sur les nécessaires échanges de solutions entre les acteurs pour maximiser l'isolation thermique. La richesse des isolants, tant dans ses matériaux que dans leurs solutions de pose, offre donc ces solutions à l'heure où ces lignes s'écrivent. Les premières opérations, en cours ou à venir, qui sont l'objet de cette étude, représentent environ 10% du Plan Climat. L'étude fournit donc un regard positif sur les effets de la rénovation énergétique. L'APUR prévoit de prolonger son étude en poursuivant et étendant ses travaux.