Prescripteur

François Michel, spécialiste National « Étanchéité, Couverture, Bardage » au Département Technique de Bureau Veritas Construction (BVC).

François Michel

Membre des Commissions de normalisation-DTU des séries 40, 41 et 43, Président du GS5.1 « Couvertures » de la CCFAT, ancien Président du GS5.2 « étanchéité » et du GS20 « isolants spéciaux », membre du GS2.2 « bardages rapportés », du GS2.3 « panneaux sandwichs » et du GS21 « photovoltaïque ».
BVC est une société de Contrôle Technique agréée, filiale de Bureau Veritas.

« Le Bâtiment est soumis à de nombreuses règlementations, notamment la Loi dite Spinetta du 4 janvier 1978 qui consiste à instituer une présomption de responsabilité – à l'encontre du droit commun – pour les contractants (architecte, entreprise, maître d'œuvre, contrôleur technique) envers le maître d'ouvrage. Ils ont une obligation de moyens voire de résultats. L'entreprise achète à des fabricants ou à leurs distributeurs des produits pour réaliser les ouvrages dont elle est garante. Il y a transfert de responsabilité du fabricant ou de son distributeur vers l'entreprise, seule connue du maître d'ouvrage. En cas de désordre, elle doit prouver qu'elle a bien travaillé. S'il y a doute sur le matériau ou les produits, c'est son problème. Elle peut se retourner contre le fabricant ou son distributeur mais doit démontrer que le produit livré est défaillant : mission impossible !

Aussi l'entreprise mais aussi l'architecte et le contrôleur technique ont-ils besoin de certitudes techniques sur les produits prescrits et livrés. Le marquage CE, en application des normes harmonisées, est notoirement insuffisant à cet égard.

La certification ACERMI apporte donc aux praticiens une confiance réelle dans la constance de la qualité technique de la fabrication des isolants, des engagements sur les performances revendiquées, et, enfin, un examen des performances par un collège d'experts indépendants, bénévoles et compétents. Ce principe de certitude quant aux matériaux et produits livrés sur les chantiers est fondamental. La traditionalisation de certaines techniques de second-œuvre ne doit pas faire croire de façon erronée que le seul marquage CE des isolants suffit. Il faut que les Professionnels déjà cités, auxquels il convient d'ajouter les fabricants sérieux, continuent à s'appuyer sur une certification s'engageant sur l'aptitude à l'emploi des matériaux ou produits isolants incorporé dans des ouvrages traditionnels.

J'ai connu une époque où pour avoir des informations fiables et pertinentes, il fallait se procurer de nombreux documents, les lire et se les approprier. Ce travail était laborieux mais le praticien compétent savait ce qui était crédible : les DTU, les Avis Techniques et les certifications par tierce partie indépendante comme l'ACERMI. Maintenant, en quelques clics, il est possible d'avoir accès à une foule d'informations aussi bien sérieuses que farfelues. Il devient difficile de se déterminer objectivement sur les performances de tel ou tel produit, même si on a un sens critique développé.

Dans ce monde changeant et incertain, qui plus est dans le Bâtiment en France, pays de la très particulière loi Spinetta, des certitudes techniques sont fondamentales : c'est ce qu'offre l'ACERMI et la consultation de son site Internet permet d'avoir facilement une information fiable et exploitable. »

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